Introduction
Des
aérosols sont souvent prescrits aux enfants. Dans certains cas
comme la crise d'asthme l'indication est claire. On propose des
inhalations de bronchodilatateur (parfois associé à un
corticoïde, d'emblée ou si le problème se prolonge). Deux types
de bronchodilatateur sont utilisés, un bêta-2-stimulant comme le
Salbutamol (Ventolin) ou le Fénotérol, et l'ipatropium (Atrovent). Ils
peuvent être associés comme dans le Duovent pour bénéficier
d'un effet synergique : leurs actions se renforcent mutuellement,
autorisant un dosage plus limité.
Les plus
jeunes répondent mal aux bêta-2-stimulants et chez eux l'ipatropium
donne souvent de meilleurs résultats. La durée de la bronchodilatation
obtenue ne dépasse guère 6 h et un effet soutenu exige de
répéter l'administration à cette fréquence, tant que
nécessaire.
Les
sifflements bronchiques, souvent associés à un certain degré
d'encombrement, et même l'encombrement bronchique sans
sifflements sont une autre indication. Ces symptômes répondent ou
peuvent répondre à la bronchodilatation médicamenteuse, surtout
préalable à une kinésithérapie destinée à vider les bronches. Une
technique simple utilisable en famille est le tapotage thoracique
: on pose une main à plat sur le thorax et on frappe les 4 doigts de
cette main avec les 4 doigts de l'autre. On déplace la main percutée
pour couvrir l'ensemble du thorax, le traitement ne doit pas
dépasser 30 secondes à une minute et on peut le répéter plusieurs fois
par jour selon les besoins.
Deux méthodes
Deux techniques sont proposées :
Les
nébuliseurs électriques envoient dans les bronches un brouillard
à partir d'un récipient où on aura mis le - ou les - médicaments,
dans un véhicule tel que du sérum physiologique ou de l'eau
distillée. L'avantage est qu'on peut les associer dans une
seule séance. Un inconvénient est que chaque traitement prend
plusieurs minutes et qu'il n'est pas toujours facile d'obtenir qu'un
jeune enfant garde un masque sur le visage aussi longtemps. Un autre
problème est la quantité de liquide envoyée dans les bronches,
plus importante avec cette technique qu'avec les aérosols-doseurs.
Quand on compare les deux techniques chez les
nourrissons, celle de l'aérosol-doseur qui envoie une bouffée
médicamenteuse à partir d'un récipient sous pression s'est avérée
plus efficace. La quantité de liquide envoyée dans l'arbre bronchique
est beaucoup plus faible, même s'il faut administrer
plusieurs bouffées successives. On peut penser que c'est la
raison principale de cette supériorité. Quand le calibre
bronchique est très réduit, comme chez les bébés, la quantité de
liquide introduite a de l'importance. Moins il y en
a, mieux c'est.
C'est pourquoi on déconseille les aérosols non
médicamenteux, comme ceux de sérum physiologique, qui augmentent
l'encombrement bronchique et sont donc contre-productifs. Ces
encombrements répondent à la kinésithérapie respiratoire
(dont ils sont la seule indication), sauf en cas de bronchospasme serré
qu'il faudra d'abord lever par une bronchodilatation médicamenteuse. Il
est également important de bien hydrater l'enfant, notamment en offrant
régulièrement de l'eau à boire pour éviter que les sécrétions
s'épaississent et deviennent collantes.
Avant l'âge de 5 ans, la coordination entre l'inhalation et la bouffée
est quasi impossible. Les aérosols doseurs exigent alors une chambre
d'inhalation intermédiaire dans laquelle on envoie la bouffée et à
partir de laquelle l'enfant devra respirer au moins 5 fois. Selon
les besoins on pourra envoyer plusieurs bouffées successives si le
bronchospasme ne cède pas suffisamment. Quand on emploie un
bêta-2-stimulant seul, l'effet est immédiat et les bouffées successives
peuvent se suivre sans délai. Un protocole de salle d'urgence est de
donner un maximum d'une bouffée par 3 kg de poids, sans jamais dépasser
dix bouffées successives, ce traitement pouvant être répété deux fois à
une demi heure d'intervalle. Ces doses sont très importantes et
déconseillées à domicile, mais elles donnent une idée de la marge de
sécurité dont on dispose. Si pour lever un spasme bronchique on doit
donner plus de 3 ou 4 bouffées par traitement et qu'il faut les
répéter rapidement, il est prudent de se rendre en salle
d'urgence où le traitement pourra être complété par de l'oxygène, un
autre - et bon - bronchodilatateur.
Quand on utilise de l'ipatropium (seul ou en association avec un
bêta-2-stimulant comme dans le Duovent), le pic d'activité du
traitement est retardé de 15 à 20 minutes. Si possible et qu'on
hésite sur la nécessité d'une autre bouffée l'idéal est alors
d'attendre cet effet maximal pour en décider.
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