Bronchites  spastiques

 


Les toux sifflantes avec ou sans gène respiratoire sont fréquentes chez les nourrissons et les jeunes enfants. Elles ne répondent pas aux sirops pour la toux. Il faut utiliser un bronchodilatateur, habituellement administré par inhalations. Parfois  on n'entend aucun sifflement, les bruits inspiratoires peuvent être  diminués, mais la toux répond à ce traitement,  ce qui témoigne  d'un bronchospasme  caché.

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Les nébuliseurs électriques sont souvent prescrits sans nécessité. Les aérosols doseurs sont plus efficaces dans la plupart des cas, malgré des doses  plus faibles et donc moins d'effets secondaires (accélération cardiaque, excitation, insomnies...). Ils sont surtout d'une facilité d'emploi meilleure, pourvu qu'on utilise une chambre d'inhalation chez les plus jeunes patients. Ils sont donc en pratique utilisés plus tôt, ce qui contribue à leur meilleure efficacité. On envoie les bouffées dans la chambre et l'enfant doit respirer au moins cinq fois après chaque bouffée pour absorber  le médicament. 

Le médicament bronchodilatateur sert à ouvrir les  bronches et à mobiliser les sécrétions qu'elles contiennent. La première bouffée ouvre d'abord les gros troncs bronchiques au centre du poumon. S'il faut administrer une deuxième bouffée, c'est pour  ouvrir  des bronches de plus petit calibre, qui n'auraient pas été atteintes par la première. Il faut  parfois en administrer davantage pour venir à bout d'un spasme bronchique serré  responsable d'une courtesse d'haleine (crise d'asthme). 

On cite parfois  la règle de ne pas dépasser une bouffée par fraction de 3 kg de poids corporel, sans dépasser dix bouffées,  dose qu'on peut devoir répéter deux fois de suite à 30 minutes d'intervalle, pour traiter une crise d'asthme grave,  mais ces doses sont très importantes, à la limite supérieure du supportable et on ne devrait s'en approcher que dans un cadre sécurisé et adapté, tel qu'une salle d'urgence hospitalière.  En revanche il faut tout autant  souligner que les doses souvent faibles mentionnées sur la notice  de ces médicaments et les âges auxquels ils seraient  autorisés (par exemple pas avant 12 ans !) reflètent des notions dépassées. 

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Ce traitement constitue la dose d'attaque. Pour maintenir la bronchodilatation, il faut le poursuivre avec  des doses d'entretien, sous forme d'une bouffée, parfois plusieurs successives, endéans les 4-5 heures. Si on attend plus de 6-7 heures,  il faut souvent administrer un nombre plus élevé de bouffées,  ce qui constitue un nouveau traitement d'attaque, avec risque d'effets secondaires plus marqués (excitation, insomnie).  Si ce traitement bronchodilatateur  reste  utile  pendant plus de 4 semaines, ou s'il ne parvient pas à lever le spasme bronchique, il faudra discuter l'addition  éventuelle d'inhalations de cortisone. 

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Avant l'âge de 12-18 mois, les expectorants ont tendance à augmenter les sécrétions bronchiques. Il vaut mieux les éviter, ou ne les donner qu'à dose très réduite. Maintenir une bonne hydratation, en faisant boire le plus possible est sans doute plus efficace pour rendre les sécrétions plus liquides et  faciles à expectorer. En revanche une humidification de l'ambiance n'est pas conseillée.


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La kinésithérapie respiratoire dans cette indication de sifflements bronchiques est contestée. Elle peut aider à mobiliser les sécrétions à l'intérieur des bronches et faciliter l'expectoration, mais en présence d'un rétrécissement important des bronches, notamment du fait d'un bronchospasme, ce traitement est inefficace, souvent mal supporté et parfois nocif. 

Il faut néanmoins reconnaître qu'un  kinésithérapeute expérimenté et bien formé est une aide parfois précieuse, car il  revoit souvent  l'enfant, peut donc  alerter les parents devant une situation qui se dégrade et  faire en sorte qu'ils reconsultent à temps, ou se rendent à l'hôpital  quand une admission devient nécessaire.

D'un autre côté, les parents peuvent  apprendre eux-mêmes  la technique du tapotage thoracique destinée à dégager  les bronches.  On pose une main à plat sur le thorax et on frappe les quatre doigts de cette main avec les quatre doigts de l'autre, perpendiculairement à la surface thoracique.  Ce traitement doit couvrir l'ensemble du thorax : devant, derrière, en haut, en bas, et sur le côté. Il  ne doit pas durer plus de une à deux minutes et on peut le répéter plusieurs fois par jour. Il est souvent capable de déclencher un effort de toux efficace, particulièrement utile dans les quintes de toux nocturne.  

   

 

 

 

 

 

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