constipation traitement et prévention 

 

 

La constipation est un problème  qui pèse  lourdement sur la qualité de vie.  On peut parfois soupçonner une prédisposition génétique.  Certaines personnes réabsorbent trop bien  l'eau dans la partie terminale du tube digestif, ce qui conduit vite à des selles dures comme pierre, si elles ne sont pas éliminées chaque jour. On retrouve surtout  des erreurs alimentaires, comme un régime pauvre en fibres ou en eau et/ou trop riche en graisses. Il existe souvent une réticence à aller à selles, suite à l'expérience douloureuse d'une fissure anale dont le souvenir a pu s'estomper. Tout cela  conduit à un intestin paresseux dont l'activité de base est déprimée, ce qui explique les limites d'une simple correction des habitudes alimentaires.  

Chez le nourrisson

La  prévention d'une constipation chronique commence tôt, mais chez le nourrisson, il faut  d'abord distinguer vraie et fausse constipation. 

Un bébé allaité peut n'aller à selles qu'un fois par semaine ou moins souvent encore. En l'absence de malaise, s'il  n'est pas ballonné et si les selles sont  éliminées facilement, il s'agit d'une situation normale et on ne parle pas de constipation.  Donner un laxatif ou pire, interrompre l'allaitement pour cette raison n'aurait aucun sens.

La situation est différente chez ceux qu'on nourrit au biberon. Certains laits artificiels induisent des selles plus dures ou plus molles que d'autres, et  il est des constipations chroniques qui commencent  à cet  âge.

Pour résoudre la constipation d'un nourrisson, la solution la  plus simple est de passer à des laits comme Omneo 1 ou Nan transit qui entraînent des selles molles. Il est parfois nécessaire d'y ajouter un peu de lactulose (commencer par 2,5 ml dans le premier biberon du matin, augmenter lentement (4-5-6-7 ml...) si nécessaire. 

Le lactulose est  un dérivé du lactose, le sucre du lait. Il s'agit d'un laxatif doux qui n'induit aucune dépendance, au contraire.  Quand il s'avère nécessaire, l'usage  prolongé de lactulose tend à rééduquer le tube digestif  dont l'activité de base se relève graduellement. 

Un remède  couramment utilisé est  la préparation des biberons  avec de l'eau "Hépar" qui contient du sulfate de magnésium dont les propriétés laxatives sont dues à l'irritation du tube digestif qu'il provoque. Il s'agit donc davantage d'un remède ponctuel que d'une solution à long terme. Les suppositoires de glycérine sont également utiles ponctuellement, notamment comme lubrifiant, tant que les selles sont dures, mais peuvent induire une dépendance.

On observe couramment des constipations,  parfois graves avec un véritable blocage,  des visites en salle d'urgence et même des hospitalisations, au moment de l'introduction des aliments solides. Cela semble paradoxal puisque les légumes et les fruits apportent des fibres que le lait ne contient pas.  La cause est tout simplement la réduction des liquides.  Quand on remplace un biberon par un repas de légumes ou de fruits, il faut impérativement veiller à ce que le bébé boive aussi suffisamment d'eau.  

Certaines constipations opiniâtres, tant chez le nourrisson que chez l'enfant plus âgé, paraissent inexplicables, tant elles résistent à toutes les interventions logiques, diététiques ou médicamenteuses. Dans ce cas, il faut soupçonner une composante organique ; rarement une anomalie comme la maladie de Hirschsprung, beaucoup plus souvent une allergie au lait de vache, dont la  constipation chronique peut être le seul ou le principal symptôme. 

Chez l'enfant plus  âgé

Un enfant qui présente habituellement des selles dures, qui s'accumulent parce que leur élimination est pénible et douloureuse ne verra pas sa situation se normaliser sous l'effet de simples conseils de régime.

Certes, il faut  insister sur une alimentation suffisamment riche en fibres des trois sortes (céréales, légumes et fruits) et en eau.


Il faudra éventuellement réduire les graisses alimentaires. Contrairement à une idée répandue - et à l'huile de paraffine utilisée comme laxatif - elles sont constipantes. 

Mais  dans une constipation chronique, il faut encore surmonter deux obstacles  : la paresse de l'intestin et les réticences psychologiques de l'enfant.  Seuls un ou des laxatifs à dose suffisante, aussi longtemps qu'il faudra (des mois ou des années au besoin) permettront de résoudre ces difficultés.  

On peut sans danger augmenter la dose de lactulose ;  à  volonté, la limite étant la tolérance psychologique. Les crampes digestives observées lorque l'intestin se remet en activité répondent à une réduction temporaire de la dose.  Il faudra parfois recourir à un deuxième laxatif  comme de l'inuline (un sucre non digestible favorable à la flore intestinale), vendue sous forme de "Fibion effervescent".

Ces laxatifs ont en commun qu'ils contribuent à la rééducation du tube digestif et n'induisent aucune dépendance.  On devra parfois y ajouter encore un laxatif de lest comme du Movicol, particulièrment utile en cas de constipation aiguë (impaction fécale, voir protocole)

Si cela ne suffit pas, il  ne faut pas hésiter à  combiner ces traitements à un laxatif plus puissant mais capable d'induire une dépendance comme le picosulfate (gouttes buvables  :  "Laxobéron")   mais en essayant d'en réduire la dose graduellement dès que possible.

Ces mesures  visent à   produire des selles suffisamment  molles  pour que l'enfant ne puisse  les retenir. Elles devront être d'autant plus molles, au point d'être au besoin quasiment liquides, que la résistance  à surmonter sera grande.  

Si l'enfant  porte des couches,  les accidents importent moins. S'il n'en porte plus,  il ne faudra pas hésiter à les lui remettre, car si on fait en sorte qu'il soit incapable de  se retenir,  il risque de  se trouver dans une situation d'autant plus embarrassante qu'il est plus  âgé.

Le résultat une fois obtenu, c'est-à-dire au moins une selle quotidienne, éliminée facilement, les besoins médicamenteux devraient se réduire progressivement. Quand le but du traitement est atteint, on doit pouvoir arrêter tous les laxatifs, mais il faut se garder de  le faire avant normalisation complète. 

Et s'il fallait maintenir  malgré tout,  et même  en permanence, un traitement laxatif sans la moindre toxicité, cette situation serait  de loin préférable à une constipation chronique.

 

 

 

 

 

 

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