Importance du mouvement libre dans le développement du nourrisson - position dorsale - intérêt du parc
 

 

Le débat entre ceux qui laissent les bébés sur le dos et ceux qui conseillaient de les mettre sur le ventre n'est plus d'actualité.  Les morts subites du nourrisson surviennent beaucoup plus souvent  en position ventrale, et  la position dorsale n'augmente pas les risques de "fausse déglutition"  (l'inhalation de lait dans les  poumons), au contraire.  Il n'est d'ailleurs pas sans intérêt de souligner qu'aucune société traditionnelle ne place les bébés sur le ventre. 

Néanmoins  des  parents  mésestiment  encore  ce danger.  Ils  placent leur bébé  sur le ventre parce qu'ils pensent que  l'enfant dort mieux dans cette position, ou craignent  qu'il dorme  moins bien  sur le dos.  Or pendant le sommeil  les bébés  passent par  des périodes  où ils deviennent très hypotoniques.  Sur le ventre, ce relâchement musculaire  peut gêner  la respiration et  entraîner une accumulation sanguine de gaz carbonique (CO2), responsable de léthargie (carbonarcose) ainsi qu'une baisse de l'oxygène sanguin (hypoxie).  Le sommeil est  plus profond, mais anormal, et  on ne peut pas  dire que l'enfant dorme  "mieux". On estime  que cette accumulation de CO2 avec  hypoxie est le mécanisme  de  la plupart des  morts subites du nourrisson.

Il est vrai que  dans certaines situations anormales, la mise sur le ventre peut être bénéfique, à condition d'exercer une surveillance attentive, impliquant sans doute  le recours systématique à une alarme électronique  (monitoring). On pense aux encombrements bronchiques après la naissance ou lors d'infections des voies respiratoires. Dans de telles situations le drainage postural des bronches se fait mieux en position ventrale. Il semble également que certaines difficultés cardio-respiratoires, les reflux gastro-oesophagiens et les régurgitations puissent s'atténuer sur le ventre.  

Mais il faut insister là-dessus : ces avantages sont le plus souvent marginaux, peu décisifs, compte tenu du risque de mort subite pendant la première année, un accident extrêmement rare quand l’enfant repose sur le dos.

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On s’est aussi rendu compte qu'au cours des premiers mois, la position sur le ventre impose une contrainte  néfaste avec forte restriction des mouvements. On peut y voir une immobilisation contre nature. Pendant la journée elle limite l'exploration visuelle de l'entourage, gêne ou perturbe le face à face avec les proches, et d'abord bien entendu avec la mère.

En moyenne l'enfant élevé sur le ventre s'assied et marche un peu plus tôt, mais cette précocité apparaît largement illusoire. Son prix est une perte de la qualité du développement apparemment liée à la pauvreté des expériences précoces ; un appauvrissement moteur et peut-être aussi psychique et relationnel. En tout cas la coordination globale, l'harmonie et la sûreté du geste sont meilleures chez l'enfant laissé sur le dos et plus libre de ses mouvements.

L'enfant placé sur le dos acquiert la coordination entre l'oeil et la main dans les trois dimensions. Très vite il commence à jouer avec ses mains et ses pieds. Le bébé sur le ventre ne voit qu'une main et ne peut exercer cette coordination que dans le plan du lit. Le réflexe de "parachute" qui fait jeter les mains en avant en cas de perte d'équilibre est souvent déficient chez l'enfant élevé sur le ventre, qui au début a tendance à rejeter plutôt les mains le long du corps et vers l'arrière, et tombe plus facilement sur le visage.

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Les enfants élevés sur le ventre présentent fréquemment  de l'oedème des paupières puisque l'oeil est écrasé contre le lit. Ils montrent un aplatissement latéral de la tête, avec amincissement du visage et plus souvent une déformation des membres inférieurs avec rotation interne (parfois externe) des jambes. Quand ils se mettent debout le pied s'appuie de manière excessive sur sa partie interne.  

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En conclusion, pour laisser l'enfant aussi libre que possible de ses mouvements, et plus généralement dans ses élans (y compris affectifs), la position dorsale au lit est certainement plus favorable pendant le premier semestre. 

Mais pour la même raison et dès les premiers mois il faut aussi sortir l'enfant du lit pendant les périodes d'éveil, lui fournir un espace suffisant pour bouger, se retourner et ramper, ainsi que des objets à atteindre et saisir.

A  cet égard  le parc    décrié  par  ceux   qui y voient  un enfermement (une idée qui a peu de chances de venir aux bébés !),  est un précieux outil éducatif,  surtout s'il est utilisé tôt, dès avant six mois.   Il concrétise une limite :  à la fois contrainte, protection, guide et appui.  Ses barreaux formeront  des poignées à saisir  quand l'enfant voudra  se mettre debout.  En offrant un domaine sécurisé qui lui est propre,  il  manifeste    la place et le  respect  qu'il peut  espérer  des autres et  du  monde adulte. Du même coup, on l'aide à dépasser la relation fusionnelle du tout premier âge, en le préparant même aux  notions  de propriété et de vie privée.   

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