prépuce étroit
 

 

 

Introduction

A la naissance très peu de garçons sont décalottables. 

Deux processus naturels  permettent   le glissement du  prépuce vers l'arrière :  la croissance qui élargit l'extrémité du prépuce (l'anneau préputial)  et la rupture des adhérences  qui l'unissent  au  gland. Il est alors possible  d'ouvrir l'espace balano-préputial  pour le rincer à l'eau,  mesure d'hygiène  élémentaire du pénis  intact  (non circoncis). 

Ces évolutions se  produisent spontanément dans la plupart des cas.  L'examen   des nourrissons doit se borner  à suivre  les progrès accomplis, pouvant aller jusqu'à  exercer  sur le prépuce une traction légère, une manoeuvre que les parents peuvent  apprendre  et pratiquer régulièrement  afin d'aider  la nature et  l'élargissement  graduel de l'orifice préputial.  

Il  faut se garder d'utiliser la force de peur de provoquer  une déchirure. Même minime elle  peut  conduire à une rétraction cicatricielle et à   un anneau   fibreux  qui  ne grandira plus.  Si malgré   tout   une telle déchirure survenait -  une erreur  qu'on ne parvient pas toujours à éviter et qui conduit beaucoup de médecins à préférer s'abstenir de tout effort -  il faudra entretenir la dilatation obtenue  par des manoeuvres  quotidiennes pendant plusieurs semaines. 

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Néanmoins un prépuce resté étroit  ne permet pas une bonne hygiène et crée à la longue un risque d'infection du gland (balanite) ou du prépuce lui-même (posthite).  

Une attitude   passive devient alors plus  discutable. Les  soins du prépuce étroit  chez l'enfant en bas-âge comprennent des tractions quotidiennes dans le bain, en partant de la base de la verge. Il est essentiel de ne pas provoquer de douleur afin qu'il garde confiance. L'idéal est qu'il le fasse lui-même mais il faut surveiller et veiller à ce qu'il le fasse chaque jour.  La peau est flexible et se dilate peu à peu à condition d'être  persévérant. Cela peut  prendre des mois. Il faut éviter  de tirer le prépuce derrière  le gland  où il risque  de rester coincé (paraphimosis, une urgence médicale).

Lorsque ces efforts s'avèrent infructueux ou impraticables  ils débouchent sur une indication de traitement :

Dès l'âge de deux ans, on peut dilater un anneau préputial étroit grâce à l'application quotidienne d'une crème corticoïde (clobétasol propionate, 0.05 % vendue  sous le nom de Diprosone crème, 30 g).  La crème s'applique en couche mince sur la peau de la partie antérieure du prépuce, en avant du sillon postérieur du gland, une fois par jour.

On complète  le  traitement par des tractions quotidiennes partant de la base du prépuce, et visant à le faire glisser vers l'arrière, afin de le dilater graduellement. Ces efforts  doivent rester limités à  moins d'une minute et rester indolores. La douleur indique qu'il est inutile et nocif de poursuivre la traction. Il est prudent de ne pas dépasser la partie la plus large du gland pour éviter que le prépuce reste coincé derrière (paraphimosis).

La durée du traitement varie de 1 à 3 mois. Les échecs sont généralement dûs à une sclérose et nécessitent  soit une incision qui  élargira l'anneau préputial, soit une plastie du prépuce.  

Ces  efforts visent exclusivement à élargir le prépuce.  Les adhérences préputiales   peuvent   être ignorées.  Leur rupture  par  une sonde boutonnée  est une procédure douloureuse,  sanglante,  inutile et abusive.  Ces adhérences cèdent spontanément à la croissance  de la verge aux  approches de la  puberté.  

La circoncision  préconisée  par certaines traditions   est une solution  mutilante.  Elle enlève la protection naturelle du  gland, mais aussi bon nombre de terminaisons nerveuses impliquées dans l'excitation et le plaisir sexuel.   Ses  bénéfices très marginaux  en matière de santé (un peu moins d'infections urinaires, protection très relative contre le Sida...) ne suffisent pas à la justifier médicalement....

En outre  l'intervention elle-même, trop souvent pratiquée sans anesthésie (!) et toujours douloureuse ensuite, pourrait avoir des conséquences psychologiques durables. Milos et Macris (1992) soutiennent que la circoncision précoce  imprime dans le   cerveau du nourrisson   une  prédisposition à la violence et compromet la confiance et  le lien  mère-enfant .


 

 

 

 

 

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