Importance du mouvement libre dans le développement du nourrisson - position dorsale - intérêt du parc |
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Le débat entre ceux qui laissent les bébés sur le dos et ceux qui conseillaient de les mettre sur le ventre n'est plus d'actualité. Les morts subites du nourrisson surviennent beaucoup plus souvent en position ventrale, et la position dorsale n'augmente pas les risques de "fausse déglutition" (l'inhalation de lait dans les poumons), au contraire. Il n'est d'ailleurs pas sans intérêt de souligner qu'aucune société traditionnelle ne place les bébés sur le ventre. Néanmoins des parents mésestiment encore ce danger. Ils placent leur bébé sur le ventre parce qu'ils pensent que l'enfant dort mieux dans cette position, ou craignent qu'il dorme moins bien sur le dos. Or pendant le sommeil les bébés passent par des périodes où ils deviennent très hypotoniques. Sur le ventre, ce relâchement musculaire peut gêner la respiration et entraîner une accumulation sanguine de gaz carbonique (CO2), responsable de léthargie (carbonarcose) ainsi qu'une baisse de l'oxygène sanguin (hypoxie). Le sommeil est plus profond, mais anormal, et on ne peut pas dire que l'enfant dorme "mieux". On estime que cette accumulation de CO2 avec hypoxie est le mécanisme de la plupart des morts subites du nourrisson. Il est vrai que dans certaines situations anormales, la mise sur le ventre peut être bénéfique, à condition d'exercer une surveillance attentive, impliquant sans doute le recours systématique à une alarme électronique (monitoring). On pense aux encombrements bronchiques après la naissance ou lors d'infections des voies respiratoires. Dans de telles situations le drainage postural des bronches se fait mieux en position ventrale. Il semble également que certaines difficultés cardio-respiratoires, les reflux gastro-oesophagiens et les régurgitations puissent s'atténuer sur le ventre. Mais il faut insister là-dessus : ces avantages sont le plus souvent marginaux, peu décisifs, compte tenu du risque de mort subite pendant la première année, un accident extrêmement rare quand l’enfant repose sur le dos. * * * On
s’est aussi rendu compte qu'au cours des premiers mois, la position sur le
ventre impose une contrainte néfaste avec forte restriction des
mouvements. On peut y voir une immobilisation contre nature. Pendant la journée
elle limite l'exploration visuelle de l'entourage, gêne ou perturbe le face à
face avec les proches, et d'abord bien entendu avec la mère. En
moyenne l'enfant élevé sur le ventre s'assied et marche un peu plus tôt, mais
cette précocité apparaît largement illusoire. Son prix est une perte de la
qualité du développement apparemment liée à la pauvreté des expériences précoces
; un appauvrissement moteur et peut-être aussi psychique et relationnel. En
tout cas la coordination globale, l'harmonie et la sûreté du geste sont
meilleures chez l'enfant laissé sur le dos et plus libre de ses mouvements. L'enfant placé sur le dos acquiert la coordination entre l'oeil et la main dans les trois dimensions. Très vite il commence à jouer avec ses mains et ses pieds. Le bébé sur le ventre ne voit qu'une main et ne peut exercer cette coordination que dans le plan du lit. Le réflexe de "parachute" qui fait jeter les mains en avant en cas de perte d'équilibre est souvent déficient chez l'enfant élevé sur le ventre, qui au début a tendance à rejeter plutôt les mains le long du corps et vers l'arrière, et tombe plus facilement sur le visage. * * * Les enfants élevés sur le ventre présentent fréquemment de l'oedème des paupières puisque l'oeil est écrasé contre le lit. Ils montrent un aplatissement latéral de la tête, avec amincissement du visage et plus souvent une déformation des membres inférieurs avec rotation interne (parfois externe) des jambes. Quand ils se mettent debout le pied s'appuie de manière excessive sur sa partie interne. * * *
Mais pour la même raison et dès les premiers mois il faut aussi sortir l'enfant du lit pendant les périodes d'éveil, lui fournir un espace suffisant pour bouger, se retourner et ramper, ainsi que des objets à atteindre et saisir. A cet égard le parc
décrié par ceux qui y
voient un
enfermement (une idée qui a peu de chances de venir aux bébés !),
est un précieux outil éducatif, surtout s'il est utilisé tôt, dès avant
six mois.
Il concrétise une limite
: à la fois contrainte, protection, guide et appui. Ses
barreaux formeront des poignées à saisir quand
l'enfant voudra se mettre debout. En offrant un
domaine sécurisé qui lui est propre,
il manifeste la place et le respect
qu'il peut espérer des autres et du
monde
adulte. Du même coup, on l'aide à dépasser la relation fusionnelle du
tout premier âge, en le préparant même aux notions de
propriété et
de vie privée. ------------------------------------------------------------------------------------------ |
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