prépuce étroit |
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Introduction A la naissance très peu de garçons sont décalottables. Deux processus naturels permettent le glissement du prépuce vers l'arrière : la croissance qui élargit l'extrémité du prépuce (l'anneau préputial) et la rupture des adhérences qui l'unissent au gland. Il est alors possible d'ouvrir l'espace balano-préputial pour le rincer à l'eau, mesure d'hygiène élémentaire du pénis intact (non circoncis). Ces évolutions se produisent spontanément dans la plupart des cas. L'examen des nourrissons doit se borner à suivre les progrès accomplis, pouvant aller jusqu'à exercer sur le prépuce une traction légère, une manoeuvre que les parents peuvent apprendre et pratiquer régulièrement afin d'aider la nature et l'élargissement graduel de l'orifice préputial. Il faut se garder d'utiliser la force de peur de provoquer une déchirure. Même minime elle peut conduire à une rétraction cicatricielle et à un anneau fibreux qui ne grandira plus. Si malgré tout une telle déchirure survenait - une erreur qu'on ne parvient pas toujours à éviter et qui conduit beaucoup de médecins à préférer s'abstenir de tout effort - il faudra entretenir la dilatation obtenue par des manoeuvres quotidiennes pendant plusieurs semaines. * * * Néanmoins un prépuce resté étroit ne permet pas une bonne hygiène et crée à la longue un risque d'infection du gland (balanite) ou du prépuce lui-même (posthite). Une attitude passive devient alors plus discutable. Les soins du prépuce étroit chez l'enfant en bas-âge comprennent des tractions quotidiennes dans le bain, en partant de la base de la verge. Il est essentiel de ne pas provoquer de douleur afin qu'il garde confiance. L'idéal est qu'il le fasse lui-même mais il faut surveiller et veiller à ce qu'il le fasse chaque jour. La peau est flexible et se dilate peu à peu à condition d'être persévérant. Cela peut prendre des mois. Il faut éviter de tirer le prépuce derrière le gland où il risque de rester coincé (paraphimosis, une urgence médicale). Lorsque ces efforts s'avèrent infructueux ou impraticables ils débouchent sur une indication de traitement : Dès l'âge de deux ans, on peut dilater un
anneau préputial étroit grâce à l'application quotidienne d'une crème
corticoïde (clobétasol propionate, 0.05 % vendue sous le nom de
Diprosone crème, 30 g). La crème s'applique en couche mince sur
la peau de la partie antérieure du prépuce, en avant du sillon
postérieur du gland, une fois par jour. Ces efforts visent exclusivement à élargir le prépuce. Les adhérences préputiales peuvent être ignorées. Leur rupture par une sonde boutonnée est une procédure douloureuse, sanglante, inutile et abusive. Ces adhérences cèdent spontanément à la croissance de la verge aux approches de la puberté. La circoncision préconisée par certaines traditions est une solution mutilante. Elle enlève la protection naturelle du gland, mais aussi bon nombre de terminaisons nerveuses impliquées dans l'excitation et le plaisir sexuel. Ses bénéfices très marginaux en matière de santé (un peu moins d'infections urinaires, protection très relative contre le Sida...) ne suffisent pas à la justifier médicalement.... En outre l'intervention elle-même, trop souvent pratiquée sans anesthésie (!) et toujours douloureuse ensuite, pourrait avoir des conséquences psychologiques durables. Milos et Macris (1992) soutiennent que la circoncision précoce imprime dans le cerveau du nourrisson une prédisposition à la violence et compromet la confiance et le lien mère-enfant . |
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