Reflux gastro-oesophagiens 

 


Le reflus gastro-oesophagien est un problème courant, et prolongé  qui se manifeste sous la forme de pleurs, de malaises survenant régulièrement,  parfois des épisodes de pâleur, voire des arrêts respiratoires, notamment lors des repas, mais pas forcément  en association avec des régurgitations ou des vomissements évidents.

Lorsque le reflux acide provoque une inflammation de l'oesophage, l'enfant  s'arrête typiquement de boire et se met à pleurer  bien  avant d'avoir  fini son repas en raison de la douleur qu'il ressent au passage du lait.  Ces reflux avec oesophagite conduisent donc à des  ralentissements  et  retards de croissance.

Les reflux  ont  tendance à s'atténuer  avec le temps et  disparaissent  le plus souvent, sous l'effet de trois modifications : la position verticale acquise vers 8 mois, l'introduction des aliments solides qui  remontent moins facilement dans l'oesophage, et la maturation de l'estomac, mais quand les symptômes sont sérieux,  on ne peut pas  attendre et  il  faut  intervenir avant cette résolution spontanée.

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Il existe une approche médicamenteuse généralement efficace, mais elle ne dispense pas d'autres mesures,  qui  augmentent sensiblement son efficacité et la rendent d'ailleurs  parfois inutile.

Le  reflux  peut être provoqué ou facilité par un estomac trop plein ou rempli trop rapidement. L'enfant au sein boit généralement très souvent (8 à 12 x par jour), mais cette fréquence est exceptionnelle chez les bébés qui prennent le biberon. Il est donc logique de fractionner l'alimentation en donnant plus souvent des biberons moins remplis.  On peut également utiliser un lait épaissi, ce sont les laits "AR" (anti-régurgitations)  vendus en pharmacie. Il  est également conseillé de maintenir l'enfant en position semi-assise, en tout cas la tête un peu plus haute, ce qu'on peut obtenir en surélevant légèrement la tête du lit. 

Mais ces mesures  ne permettent pas toujours de faire disparaître les symptômes.

Le premier médicament à  essayer est la ranitidine (Zantac) (15 mg/ml) administrée deux fois par jour. La  dose préconisée officiellement est souvent insuffisante. Les gastroentérologues pédiatriques donnent habituellement  de 10 à 15 mg par kg de poids et par jour, allant parfois jusqu'à 20 mg. 

On  est  régulièrement  amené à compléter ce traitement par  du Gaviscon (une cuiller à café après le repas, 4 x par jour),  qui crée une sorte de bouchon  à la surface du contenu gastrique et empêche son reflux dans l'oesophage. Quand  ce double traitement  ne permet pas de maîtriser la  situation on peut remplacer la ranitidine par de l'oméprazole (Losec) à la dose habituelle de 10 mg une fois par jour, voire combiner les deux médicaments. 

Les médicaments  anti-vomissements comme la dompéridone (Motilium) 0.25 mg (= 0.25 ml) par kg de poids  et par dose jusqu'à 4 fois par jour sont d'une efficacité plus discutée, il est rare qu'on les utilise seuls.  La métoclopramide (Primpéran)  et  le cisapride  (Prepulsid), moins maniables et potentiellement plus toxiques sont  rarement prescrits.

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Ces traitements sont très souvent  entrepris sur une base empirique, pour soulager un malaise important, mais  il n'est pas raisonnable de les poursuivre, surtout de manière prolongée, sans tenter de  confirmer le diagnostic.


Une scintigraphie oesophagienne est un examen simple et non invasif  qui  révélera un reflux.  La pH métrie est un examen plus agressif  qui détecte la présence anormale d'une acidité oesophagienne, mais  demande  l'interruption des traitements anti-acides pour être fiable.

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adresses  utiles   :  

pHmétrie   :     Madame Danielle  Arnold, Clinique Universitaire Saint-Luc, tél  02 - 764  1927

Scintigraphie  :   Service de médecine nucléaire, Hôpital  Brugmann, tél. 02 - 477 2649 (rendez-vous),  
                              02 - 477  2650  (résultats)


 


 

 

 

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